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Giauque, Francis

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Francis Giauque (* 31 mars 1934 à Prêles, canton de Berne; † 12./13. mai 1965) poète suisse

Leben

Fils de facteur, Francis Giauque ne termine pas ses études. Il peine à trouver une place dans une société qu’il perçoit comme hostile. Il multiplie les petits boulots, passe quelque temps à Genève et à Lausanne, puis trouve un poste d'enseignant de français à Valence (Espagne). Le pays l’attire mais il y découvre l’ennui et connaît une crise d’une grande violence. Giauque évoquera un "écroulement, d’abord physique, ensuite moral". Avant d’avoir cette phrase terrible: "Je crois que cette année 1958 aura marqué pour moi la date de ma mort (pas la vraie, l’autre qui est pire)."

Au début de la vingtaine, Francis Giauque bascule ainsi dans un sentiment de douleur, de solitude et d'asphyxie intérieure. Suivront des années terribles, des séjours en hôpital psychiatrique, les médicaments, la drogue, l'alcool, la douleur de vivre, comme en témoigne Fragment d’un journal d’enfer, suite de notes emplies d’angoisse et de désespoir: "Que les hommes nous foutent la paix, une fois pour toutes. N’avons réalisé aucun de nos projets. Avons raté nos amours. Ne sommes plus que sang et poussière. Nous avons aimé en vain. Cravachons le ciel. Crachats à la face de tous (toutes celles) qui nous trahirent et nous oublièrent."

Après plusieurs séjours en hôpital psychiatrique, la vie de Francis Giauque reste empreinte par ces sentiments, le menant vers la fin tragique du poète. Il se suicide dans la nuit du 12 au 13 mai 1965 à l'âge de 31 ans. De son vivant, il ne publia que deux recueils, Parler seul (1959) et L’ombre et la nuit (1962), restés confidentiels. La part la plus importante de son œuvre est parue après son suicide, grâce notamment à son ami Georges Haldas. L’ouvrage le plus important, Terre de dénuement(1968).

Son oeuvre est influencée par la dépression, le désespoir et la révolte. Lecteur de Nerval, de Hölderlin, de Corbière, fasciné par Antonin Artaud, il s’inscrit dans la lignée des poètes maudits. Son destin renvoie à celui d’un Jean-Pierre Schlunegger (1925-1964) ou plus encore à celui d’Edmond-Henri Crisinel (1897-1948). A l'instar de ces derniers, Francis Giauque est considéré comme étant l'un des poètes maudits de Suisse romande, le poète des mis-à-part et des rebelles.

Werke

Francis Giauque est une grande personnalité littéraire du Jura bernois, son œuvre est composée de poèmes, lettres, textes de chansons (dont certaines furent destinées à Léo Ferré et de proses regroupés en deux petits recueils.

  • Parler seul (1959), avec un avant-propos de Hughes Richard
  • L'Ombre et la nuit (1962)
  • Terre de dénuement (1968), poèmes et proses rassemblés par ses amis Georges Haldas et Hughes Richard
  • Journal d'enfer (1978), poèmes et proses rassemblés par ses amis Georges Haldas et Hughes Richard

Literatur

  • Francis Giauque, édité, dirigé et préfacé par Patrick Amstutz, numéro spécial de la revue Intervalles, avec des contributions de François Boddaert, Arlette Bouloumié, Arnaud Buchs, Doris Jakubec, Dominique Kunz Westerhoff, Pierre Vilar, Emmanuel Rubio, et al., Intervalles, n° 73, Prêles (Bienne), 2005

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